Après avoir tout d’abord dominé Villefranche (D3) au stade municipal de Moulins, puis livré un match épique sur le terrain enneigé des Sangliers ardennais de Sedan (D2) en 64è de finale et remporté la victoire 2 à 1 grâce aux buteurs Christian BATILLAT et Frédéric PASQUET, les moulinois doivent affronter Abbeville, pensionnaire de D2, en 32è de finale.
Ce dimanche 26 janvier 1986, sur le terrain neutre du Creusot, il fait particulièrement froid mais les 700 spectateurs moulinois, partis en voitures particulières ou bus, avec banderoles, drapeaux et trompettes, se réchauffent la voix quand leurs favoris pénètrent sur la pelouse gelée pour défier les professionnels de la Somme.
La première période est un long round d’observation pendant lequel les Moulinois ne cèdent rien. L’organisation mise en place par Serge MESONES est efficace. La défense centrale composée de RICHAUD et TRUSAS veille au grain et les efforts fournis par les milieux relayeurs CABANIS et VIZIT permettent de desserrer l’étreinte abbevilloise au fur et à mesure que le temps avance.
Jouant les contres à fond, SCHAER et BATILLAT commencent à placer des banderilles qui font frémir la défense abbevilloise. A la 41è minute, sur un énième débordement, REVOL dépasse son adversaire direct et adresse un centre millimétré à SCHAER qui ne se fait pas prier pour ouvrir le score d’une belle reprise et permettre aux siens de regagner les vestiaires à la pause sur le score de 1 à 0.
Comme galvanisés, les Moulinois reprennent le seconde mi-temps tambour battant. C’est tout d’abord Christian BATILLAT qui s’offre un rush depuis sa moitié de terrain (46è). L’ailier asémiste grille la politesse à toute la défense abbevilloise en résistant à un dernier tacle et dans un angle fermé lobe le gardien d’une subtile pichenette (2-0).
A peine cinq minutes plus tard, BATLLAT, promu héros du jour, fait exploser les supporters asémistes. Suite à un corner de M’BAMA, SCHAER en filou altruiste décale BATILLAT de la tête qui, en bonne position, fusille le portier professionnel. Abbeville est K-O débout et les tribunes du pays minier chavirent dans l’irréel !
La seconde période est un chemin de croix pour les professionnels de la Somme qui voient tour à tour CABANIS, REVOL et BATILLAT échouer de peu dans leurs nouvelles tentatives. Ils réagissent néanmoins dans les vingt dernières minutes en jetant leurs dernières forces dans la bataille et reviennent au score (3-1) par DZIECOL qui trompe Christian ROQUES.
Mais les moulinois tiennent bon et relèvent le défi physique en fin de match devant un public acquis à leur cause et valident leur ticket pour un historique 16è de finale de Coupe de France.
Hélas, cette aventure mémorable s’arrêtera devant Rouen (D2). Les hommes de MESONES s’inclineront, à l’aller, 4-1 devant près de 6 000 personnes au stade municipal des bords d’Allier. Les asémistes joueront la rencontre retour la semaine suivante au stade Robert DIOCHON et s’inclineront 2 à 0.
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