Benoît, tu entames ta troisième saison au sein du club, peux-tu revenir sur ton parcours ?
B.D. – J’ai effectué six saisons chez les féminines (ASJ Soyaux-Charente D1F, FF Yzeure Allier Auvergne D1F & U19F) avant d’intervenir en R1 au SNID (5 saisons) soldé par un beau parcours en 32e de finale de la Coupe de France.
Cette saison, tu as étendu ton champ de compétences à l’ensemble du foot à 11, comment définirais-tu ta fonction ?
B.D. – Nous avions convenu d’élargir la préparation athlétique des U14 au seniors. L’idée est de transmettre une trame de travail à l’ensemble des éducateurs pour avoir également une ligne de conduite identique. Même s’il m’est difficile d’être présent sur toutes les catégories et sur toutes les séances, je souhaiterais avoir un regard sur chacune des équipes pour harmoniser notre façon de travailler sur le plan athlétique. L’objectif est notamment de proposer un échauffement type pour le foot à 11 afin d’avoir une parfaite unité. Mais sur toute la saison, je ferai en sorte d’assurer une programmation athlétique pour être en soutien de tous les éducateurs et les soulager sur ce plan-là.
Cette fonction rime souvent avec un passage éphémère dans un club, c’est uniquement un sentiment personnel ou c’est aussi parce qu’il y a une durée de vie limitée pour faire passer son message au mieux auprès des joueurs ?
B.D. – J’associe ma fonction à celle d’un collectif et je reste très attaché au partage avec les entraîneurs. Il est clair qu’il faut constamment se renouveler pour ne pas tomber dans la routine. En toute humilité, j’ai repris l’idée de Raynald DENOUEIX et de Coco SUAUDEAU, entraîneurs du FC Nantes, de jeter systématiquement toutes les séances une fois finie pour ne pas la recopier à l’avenir. Chaque séance doit être unique et à notre niveau il est nécessaire d’être encore plus dans la constante remise en cause pour surprendre les joueurs afin d’avoir leur adhésion.
En tant que préparateur physique, la période de reprise est-elle la plus importante de la saison ?
B.D. –Il y a deux périodes importantes sur la saison : la préparation estivale et la reprise hivernale. Même si elle est plus courte, la préparation hivernale est toute aussi importante à négocier.
Comment s’organise la montée en puissance physique, et quel bilan tires-tu de la préparation ?
B.D. –Nous programmons une pré-reprise individuelle. Je considère que chaque joueur s’y tient sans quoi il ne sera pas au rendez-vous sur les premières séances. Notre programmation s’articule sur cinq à six semaines avec une charge progressive. On travaille en tout premier lieu la prévention, la proprioception, la coordination et le travail en aérobie pour basculer petit à petit sur du travail an anaérobie lactique et alactique avec de la puissance et de la vitesse, vivacité. On associe cinq matches amicaux avec des niveaux différents selon l’avancement de notre préparation.
Faut-il que les joueurs soient au top physiquement pour la 1ère journée de championnat ?
B.D. –Bien évidemment il ne faut pas rater son entame de championnat et donc il faut que les joueurs soient prêts pour attaquer la saison. Mais je considère que les joueurs sont logiquement prêts à l’issue de la première voire deuxième journée de championnat avec le rythme de la compétition. On le dit souvent, « c’est un match de reprise » car il faut retrouver l’allant et le rythme de la compétition, les automatismes et les aptitudes techniques. Pour notre part, nous avons été présents depuis le début de saison mais nous devons encore cranter sur notre exigence de travail car on joue comme on s’entraîne…
Les fans de foot connaissent le nom de certains grands préparateurs physiques, comme le Profe Ortega, proche collaborateur de Diego Simeone à l’Atlético. As-tu des modèles qui t’inspire ?
B.D. – Il faut comparer ce qui est comparable, il faut surtout rester très humble et à sa place. Je travaille, à mon niveau, avec mes armes, mes connaissances et mes expériences. Je ne cherche pas à copier untel ou untel car la préparation physique est une vaste science et nous ne restons qu’à un humble niveau régional. Mes méthodes sont plutôt atypiques et dans la recherche constante de la compréhension des choses, de la réflexion associée au travail athlétique comme peuvent le faire notamment l’école nantaise. Je le dis souvent, nous attendons des joueurs de football intelligents qui réfléchissent constamment, qui sont en perpétuelle alerte.
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