Quel regard portes tu sur ce début de saison, et sur le niveau de la N3 ?
Un début de saison difficile. Quatre points pris à la maison sur neuf et seulement un point pris à l’extérieur sur neuf également. A cela j’ajoute le trop grand nombre de buts encaissés (10 buts, 8è défense).
Le niveau est plus élevé que celui de la R1 c’est indéniable mais ce qui me marque le plus c’est la rigueur et la prise de risque minimaliste des équipes que l’on a rencontrées là où nous nous avons été défaillants… Il y également beaucoup plus de fortes individualités.
Notre groupe est très jeune et on a eu du mal à prendre la mesure de ce niveau. On va dire que l’on reste sur un match nul à l’extérieur face à un des favoris de la poule, sans encaisser de but donc le meilleur est à venir !
En Coupe de France l’équipe a montré des ressources, en championnat, elle peine à être consistante et à enchaîner. Qu’est-ce que tu en retires ? Et que faut-il améliorer ?
Sur les matchs de coupe on s’est toujours compliqué la tâche en étant rapidement menés sur des erreurs individuelles ou une passivité collective. Je dirais que le visage affiché en coupe reflète celui du championnat sauf qu’à la différence, les joueurs ont su trouver dans cette compétition la capacité de réaction nécessaire pour gagner. Sûrement aussi par une confiance individuelle et collective qui nous manque en championnat.
A l’Académie, la vie de groupe est importante. Comment la juges tu ? Quel est ton rôle et celui de ton staff ?
La vie de groupe est bonne et saine. Les nouveaux joueurs ont été bien intégrés même si pour l’instant on n’a pas encore tiré la quintessence de ce groupe. Malheureusement avec le staff nous n’avons pas pu organiser un week-end qui devait mélanger football, vie en groupe et activités hors football. Cet événement fondateur d’une bonne pré-saison nous manque encore aujourd’hui. A cela s’ajoute des mesures sanitaires quotidiennes qui pénalisent la vie de vestiaire puisque les joueurs n’y ont pas accès ou en effectif restreint. Pour nous c’est une des explications au fait que les joueurs s’entendent mais ne sont pas encore assez exigeants entre eux car pour tirer le maximum de son partenaire ou avoir confiance en celui-ci il n’y pas que la relation sur le terrain !
De notre côté on essaie d’amener cette exigence qui nous fait défaut sans se renier car c’est la proximité avec nos joueurs qui fera notre force collective.
Pour pallier à ça, on prévoit un contenu de séances avec un maximum de travail en équipe que ce soit sous forme de jeu ou de travail tactique plutôt que de manière individualisée. Avec une recherche d’un maximum de partage entre les joueurs.
La saison s’est subitement interrompue. Comment ce second acte de confinement a-t-il été abordé ?
Malheureusement comme le premier, c’est-à-dire en essayant de garder du lien avec les joueurs, avec toujours cette interrogation sur les dates de reprises de l’entraînement collectif et des compétitions. On a fait le choix d’accorder aux joueurs une semaine de repos totale et nous avons établi un programme individuel pour les semaines suivantes. Bien que la confiance envers eux n’ait pas changé, on a toutefois instauré plus de surveillance avec une obligation de nous transmettre leurs données GPS et cardio des séances réalisées.
C’est aujourd’hui encore un peu flou sur les modalités de reprise. Comment être opérationnel quand le feu vert sera donné ?
C’est évident qu’avant le premier match officiel qui pourrait être le 6ème tour de Coupe de France, nous aurons une préparation collective très courte. Nous insistons donc sur la nécessité d’être très assidus et rigoureux sur cet entretien athlétique individuel car on enchainera très vite sur une reprise de repères collectifs et des jeux d’oppositions.
Les jeunes sont au centre du projet du club. L’apparition d’un jeune U18 dans le groupe lors du déplacement à Thonon-Evian peut-il en amener d’autres et titiller le groupe actuel ?
C’est l’élément fondateur du projet du club. On dispose de moyens financiers incomparables avec les autres clubs de notre poule. Nous n’avons pas de riches mécènes et nous sommes moins soutenus par les collectivités que de nombreux adversaires. Et même si c’était le cas, la volonté du club, notre modèle seraient toujours d’emmener nos jeunes joueurs vers le niveau national. Preuve en est notre moyenne d’âge (à peine 23 ans) et le nombre de joueurs issus de la formation du club (15 joueurs du groupe). Peu de clubs de notre niveau, hormis les équipes réserves, peuvent se targuer d’une telle réussite.
Nous suivons les joueurs des catégories de jeunes et nous sommes en contact direct avec les éducateurs U18. Notre staff fonctionne de manière coordonnée et transparente et le club dispose d’outils de suivi des joueurs partagé sur l’ensemble des catégories. Nous savons aussi que notre travail technique collectif nous rendra plus forts !
Comme à Thonon-Evian, je n’hésiterai pas à faire appel à un jeune joueur méritant. Un joueur de mon groupe doit se sentir en permanence menacé par un joueur qui vient de U18 ou du groupe réserve. Et si j’estime qu’il ne fait pas les efforts nécessaires, je lui préfèrerais « un enfant de l’Académie » !
VS
