Mettre mes qualités au service des autres

Mettre mes qualités au service des autres

A 32 ans, Alexis Raynaud, aujourd’hui reconverti en agent immobilier (Moulins Immobilier), est une figure emblématique de l’Académie. Un homme passionné et passionnant, qui aime transmettre ce qui a fait de lui un footballeur au grand cœur. Après avoir tout connu sous l’ère AS Moulins, il évoque avec enthousiasme et ambition cette saison avant le rendez-vous face à la réserve du CF 63.


Quel regard portes-tu sur les quatre premiers mois de compétition de l’équipe ?
Le regard d’un apprentissage plus long que prévu. Personnellement c’était compliqué du fait que je n’ai pas participé beaucoup (ndlr : blessé depuis la 5e j. et la défaite à Ain-Sud 1-0, le 22 septembre 2018), j’ai vu çà de l’extérieur, c’est vexant et difficile. Le groupe a essayé, on a peut-être chacun sous-estimé le niveau national intrinsèquement. On a eu du mal à se plier à ses exigences, mais je reste confiant pour la suite.

Sur un plan personnel, tu as connu une première partie de saison entachée de blessures et tu as dû ronger ton frein. Comment vas-tu aujourd’hui ?
Aujourd’hui je suis plein d’ambition et d’envie. C’est très frustrant de rester en marge de tout ça, et de voir ses coéquipiers qui n’ont pas les résultats à la hauteur de leur investissement. Mais là, je redouble d’envie de revenir en étant plus frais. Sur cette première semaine tout va bien, c’est de bon augure pour la suite.

Quelle est ton ambition personnelle sur cette deuxième partie de championnat, à l’aube de ce dernier match aller face à la réserve du Clermont-Foot ?
L’ambition est de participer, et d’apporter ce que je sais faire, mettre mes qualités au service des autres. Amener ce groupe avec moi si je peux sur ce que j’aime et sur ce que l’on fait depuis un an voir deux pour ceux qui ont démarré l’aventure et la remontée du club.
Aller tous dans le même sens, ce qu’ils ont déjà commencé à faire et de participer avec ma touche personnelle.

La venue du CF 63 avec la potentielle participation amie de Jason Berthomier, ça t’inspire quoi ?
C’est le club phare de l’Auvergne, notre club partenaire, c’est un club qui perdure en Ligue 2 et qui est stable. Il forme des jeunes, c’est toujours bon de jouer ce genre de match, de se confronter à des jeunes qui participeront à la vie future de la Ligue 2 à court ou moyen terme.
Concernant Jason, ça serait très bien, mais je ne crois pas du tout qu’il soit là. Il n’est pas là-bas pour de la N3 mais de la Ligue 2. Il a le niveau bien au-dessus de nous et heureusement il ne sera pas là (ndlr : Jason a été retenu avec le groupe de Ligue 2 pour le match face à Niort).

Tu es considéré comme une figure de proue du club depuis la création de l’Académie. Comment vis-tu ce rôle de leader dans le groupe ?
Je ne considère pas avoir un rôle différent. Je fais ce que je sais faire. J’essaie d’amener mes convictions sur le foot, sur un état d’esprit de groupe et un objectif à atteindre. Je le fais au mieux. Toute ma vie de footeux, j’ai toujours tenté de fédérer. On m’a emmené dans des projets, j’emmène le groupe avec les miens. Dans ce club et cette équipe, il n’y a que des bons mecs, ça se passe très bien, les jeunes sont à l’écoute. Les autres sont des bons hommes. Aujourd’hui c’est un manque de confiance, mais l’état d’esprit est bon, il faut juste le faire perdurer et le renouveler.

Et comme tu es également coach à Tronget. Un petit mot sur ton activité dans ton club d’origine ?
Tronget c’est l’endroit où j’ai grandi ou j’ai commencé le foot. Mon père a joué là-bas avant de devenir dirigeant pendant des années et même président. Mon frère a été joueur. Comme tout club rural, l’AST a connu des difficultés, mon frère Félix a alors été entraîneur joueur à l’âge de 22 ans. De fil en aiguille, j’ai participé aux entrainements et je me suis pris au jeu. Ça arrive souvent quand on aime le foot. J’avais envie de voir le week-end ce qui était reproduit dans la semaine d’entraînement, même si ma priorité reste l’Académie.
Je trouve des hommes qui ont une vie totalement différente de ce que j’ai connu par le passé à l’AS Moulins. On retrouve des valeurs du foot rural. C’est une bonne mais difficile expérience. On se rend compte des difficultés à fédérer dans ce milieu-là où le foot est loin d’être l’une de leur priorité, même si certains sont des compétiteurs. Malgré tout je prends du plaisir et ils me le rendent bien. C’est aussi ça le football d’aujourd’hui, trouver cet équilibre, c’est ma vision du foot, avoir une vie dans le football qui nous fait penser à autre chose et qui nous amène du bonheur et du plaisir.


Par le 11 janvier 2019


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